mercredi 7 novembre 2012

Je viens de trouver une superbe chronique en français de l'album Steamroller..  la voici donc !

Philip Sayce, le blues entre en fusion

blues,boule noire,guitare,hendrix,rock
PHILIP SAYCE "STEAMROLLER"

Attention, ce disque est une tuerie ! Rares sont les oeuvres musicales qui vous secouent à la première écoute, celles dont on se dit immédiatement qu'on tient là du lourd. "Steamroller" est de cet acabit. Une pure galette de blues incandescent, qu'on a tout de suite envie de se remettre dans le lecteur, avant de prendre le premier vol pour le Mississippi ou Chicago. Clairement, voici apparaître un concurrent sérieux pour Joe Bonamassa dans la catégorie "je dynamite le blues en l'enrichissant au rock'n'roll".

J'avoue que j'ai mis du temps à réagir. Voilà déjà quelques mois qu'on me signalait ce guitariste canadien né au Pays de Galles, connu en France pour avoir effectué la première partie de ZZ Top ou du Deep Purple. Il avait déjà sorti trois albums solo ("Peace Machine" en 2009, "Innerevolution" en 2010 et "Ruby Electric" l'an dernier), après une honorable carrière de guitariste dans le Jeff Healey Band (indice qui aurait dû m'alerter) ou le groupe de Melissa Etheridge.

Je ne sais pas ce que valent ses trois premiers opus, mais je vous avertis, son dernier, sorti ces jours-ci chez Mascot, est un classique instantané ! En 35 minutes, Sayce éclabousse de son talent 10 chansons variées. Ca commence très fort avec le morceau éponyme, "Steamroller", introduit par les gémissements d'une guitare qui bientôt délivre un blues plombé, soutenu par une rythmique d'airain. La six-cordes hurle, crache, crisse, le fantôme de Stevie Ray Vaughan plane au-dessus de cette machine à vapeur qui a déjà commencé à vous broyer les neurones. Comme Joe Bonamassa, Sayce semble friand de ces blues où basse et batterie pulsent et cognent, puisqu'il en colle plusieurs sur son disque dont, histoire de bien vous achever, "A mystic" à la fin, une ode à la guitare qu'on a hâte d'entendre sur scène.

Autre spécialité de la maison Sayce, les voix haut perchées. Sayce se la joue Lenny Kravitz sous stéroïdes sur "Stung by a woman","Rhythm and truth" ou "Beautiful", mais c'est loin d'être désagréable, car la guitare riffe sévère et la batterie bucheronne lourdement. Après Bonamassa, Kravitz a lui aussi du souci à se faire si l'ami Sayce commence à venir chasser sur ses terres...

blues,boule noire,guitare,hendrix,rock
PHOTO : MASAKI KOIKE
 
Même quand Sayce se la joue plus cool, comme sur "Marigold" (rien à voir avec Nirvana), la magie reste présente. Cette fois, la guitare tricote des arpèges, la batterie se fait plus discrète, la voix module davantage, un bien joli morceau qui, s'il y avait une justice radiophonique, ferait un tabac sur les ondes. Autre pause au milieu du déluge de lave de ce disque, "Holding on", ballade plus classique, mais bienvenue, d'autant que le guitariste en profite pour nous pondre un solo au début assez étrange.

"Black train" aurait pu figurer sur un bon vieux Free : riff proto-hard rock, voix saturée, on n'est pas loin du blues, mais on part finalement dans une autre dimension, surtout au moment de l'épique solo de guitare. Puis soudain, tout se calme, pour laisser place à quelques "woo woo" comme on n'en fait plus depuis Mott The Hoople, avant de repartir à fond de caisse. Un morceau taillé pour la scène, assurément. "The bill" concourt dans la même catégorie, avec un peu moins de réussite.

"Aberystwyth", un instrumental qui démarre tout doux, très blues jazz comme Stevie Ray Vaughan en parsemait ses albums, avant de s'énerver un peu, conclut brillamment ce "Steamroller" qui finira, sans problème, dans mon Top 10 de l'année !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire