Philip Sayce - Steamroller
Par Nicolas Didier Barriac - Le 18 Janvier 2013
Philip Sayce, l'ancien pote de Jeff Healey, a de quoi rendre fier le célèbre guitariste aveugle : il vient d'enchaîner plusieurs albums solo de toute beauté. « Steamroller », le meilleur d'entre eux, est arrivé en 2012 et Philip Sayce ne pouvait pas manquer l'occasion de nous en toucher quelques mots !
Depuis que tu as commencé à sortir des albums solo, tu ne chômes pas : ton rythme est hyper élevé. Comment cela s'explique-t-il ?
Philip Sayce : J'essaie simplement d'être créatif et de proposer une musique avec laquelle je sens une véritable connexion. J'exprime honnêtement et continuellement ce que je ressens et c'est sûrement pour cela que je ne perds pas une minute pour faire un nouvel album.
« Steamroller » semble montrer une nouvelle facette de ta personnalité, surtout après « Ruby Electric », qui est sorti quelques mois auparavant. Tu es d'accord ?
P. S. : Tout à fait ! « Ruby Electric » était de toute façon à moitié un disque live. « Steamroller » n'est pas qu'un disque semblable à cette grosse machine qui écrase tout. La musique est puissante, certes, mais ce n'est pas tout. « Steamroller » représente aussi pour moi la nécessité d'écarter de mon chemin tous les gens qui m'empêchent de faire la musique que j'aime, de rouleau-compresser tous ceux qui veulent m'écarter de mon chemin. Tu ne peux pas imaginer le nombre de réunions que j'ai endurées où tout le monde me dit « C'est vraiment génial. Est-ce que tu peux simplement essayer de faire sonner le tout un peu plus comme de la pop ou comme [insérer le nom de quelqu'un d'autre] ? » J'ai compris qu'il fallait que je sois 100% honnête pour que ça fonctionne vraiment. Et voilà !
Tu n'aimes pas le courant pop en règle générale ?
P. S. : Si. Cela doit exister car des gens aiment cela. Mais ces groupes et artistes sont relativement jetables. Je suis motivé par la création artistique authentique, reflet direct de mes émotions et de mon ressenti. Je n'aime pas la musique « fast-food ». Il y a déjà suffisamment de McDonald's dans le monde, ne trouves-tu pas (rires) ?
Pour toi, la musique pop n'a pas d'importance ?
P. S. : Non, je ne dis pas cela. Elle est importante. Mais je refuse d'accorder du crédit à la musique qui est faite dans l'unique but de dégager du fric pour un mec assis confortablement dans sa tour d'ivoire. De mon côté, je dédie ma vie à cette musique et j'essaie de faire quelque chose de bien. J'essaie de toucher sur un plan émotionnel un maximum de gens avec mes compositions.
Au fil de tes albums, tu dois toujours te « battre » contre l'industrie du disque et sa pression ou est-ce que tu arrives à bénéficier de davantage de liberté ?
P. S. : Les deux sont vrais. J'ai fait pas mal d'interviews pour « Steamroller » et les gens sont très ouverts d'esprit. Je réponds à plein de questions différentes. Je crois qu'il faut simplement que l'on comprenne que j'ai besoin de faire cette musique. Il existe suffisamment de disques de pop ailleurs. J'ai réussi à ne pas me laisser embarquer par l'industrie musicale et ainsi ne pas perdre de vue mes véritables objectifs, c'est à dire continuer une tradition musicale dans la lignée de Stevie Ray Vaughan ou Jeff Healey, qui ont toujours joué avec leur cœur. Bien sûr, il faut aussi payer les factures, mais bon (rires) ! Je suis très reconnaissant de pouvoir faire ma musique.
En France, pas mal de fans te connaissent car tu as ouvert sur la tournée des rockeurs de Deep Purple chez nous. Est-ce qu'il s'agit des plus gros concerts que tu aies donnés à ce jour ?
P. S. : Ce sont d'excellents souvenirs. J'ai adoré jouer ces concerts car le public était très intelligent et attentif à ce que je faisais avec mon groupe. Avec Deep Purple, c'était la garantie d'avoir au moins dix mille personnes chaque soir donc ça va (rires). Mais j'ai aussi joué devant un milliard de gens par le biais de la cérémonie des Oscar et la chanson de Melissa Etheridge. Pour moi, le plus fort reste de simplement jouer, peu importe le nombre de personnes présentes, même si un public conséquent a un impact significatif sur la montée d'adrénaline.
Ta musique, par essence, est assez intense. Cela ne m'étonne pas finalement qu'il n'y ait pas pour toi une grande différence entre un show intime et cette performance des Oscar que tu rappelais...
P. S. : J'essaie toujours d'être au top. Le groupe est à 110% tous les soirs.
Sur album, tes parties de lead et tes soli sont généralement assez courts et ramassés, alors que sur scène, ces même parties peuvent parfois se prolonger dans de très longues improvisations. Les soli à tes yeux c'est un truc de live plus que quelque chose à enregistrer sur disque ?
P. S. : Bonne question. Les deux peuvent sans doute être vrais. Mes artistes préférés comme Eric Clapton ou Stevie Wonder ont toujours fait de leurs concerts une expérience à part. Leurs chansons sont présentées différemment que sur disque. Chez Jimi Hendrix, les versions live de ces morceaux faisaient parfois vingt minutes alors qu'à la base les gens connaissaient une version de trois minutes ! La situation est totalement différente sur scène. Les enjeux diffèrent aussi. Il faut être capable de jouer ce que l'on ressent sur le moment. Je ne suis pas un mec capable de recréer les versions studio de ses chansons. De toute manière, en studio, il s'agissait aussi de versions improvisées. Simplement, les attitudes et les envies ont changé entre temps. L'interaction avec le public fait naître en moi certaines choses que j'ai immédiatement envie de retranscrire dans mon jeu. Il n'y a aucune règle prédéfinie mais c'est vrai que, lorsque nous sentons que c'est la bonne chose à faire, nous nous lançons dans des versions longues de nos chansons. En gros, nous jouons un morceau et nous faisons les comptes après (rires).
Philip Sayce : J'essaie simplement d'être créatif et de proposer une musique avec laquelle je sens une véritable connexion. J'exprime honnêtement et continuellement ce que je ressens et c'est sûrement pour cela que je ne perds pas une minute pour faire un nouvel album.
« Steamroller » semble montrer une nouvelle facette de ta personnalité, surtout après « Ruby Electric », qui est sorti quelques mois auparavant. Tu es d'accord ?
P. S. : Tout à fait ! « Ruby Electric » était de toute façon à moitié un disque live. « Steamroller » n'est pas qu'un disque semblable à cette grosse machine qui écrase tout. La musique est puissante, certes, mais ce n'est pas tout. « Steamroller » représente aussi pour moi la nécessité d'écarter de mon chemin tous les gens qui m'empêchent de faire la musique que j'aime, de rouleau-compresser tous ceux qui veulent m'écarter de mon chemin. Tu ne peux pas imaginer le nombre de réunions que j'ai endurées où tout le monde me dit « C'est vraiment génial. Est-ce que tu peux simplement essayer de faire sonner le tout un peu plus comme de la pop ou comme [insérer le nom de quelqu'un d'autre] ? » J'ai compris qu'il fallait que je sois 100% honnête pour que ça fonctionne vraiment. Et voilà !
Tu n'aimes pas le courant pop en règle générale ?
P. S. : Si. Cela doit exister car des gens aiment cela. Mais ces groupes et artistes sont relativement jetables. Je suis motivé par la création artistique authentique, reflet direct de mes émotions et de mon ressenti. Je n'aime pas la musique « fast-food ». Il y a déjà suffisamment de McDonald's dans le monde, ne trouves-tu pas (rires) ?
Pour toi, la musique pop n'a pas d'importance ?
P. S. : Non, je ne dis pas cela. Elle est importante. Mais je refuse d'accorder du crédit à la musique qui est faite dans l'unique but de dégager du fric pour un mec assis confortablement dans sa tour d'ivoire. De mon côté, je dédie ma vie à cette musique et j'essaie de faire quelque chose de bien. J'essaie de toucher sur un plan émotionnel un maximum de gens avec mes compositions.
Au fil de tes albums, tu dois toujours te « battre » contre l'industrie du disque et sa pression ou est-ce que tu arrives à bénéficier de davantage de liberté ?
P. S. : Les deux sont vrais. J'ai fait pas mal d'interviews pour « Steamroller » et les gens sont très ouverts d'esprit. Je réponds à plein de questions différentes. Je crois qu'il faut simplement que l'on comprenne que j'ai besoin de faire cette musique. Il existe suffisamment de disques de pop ailleurs. J'ai réussi à ne pas me laisser embarquer par l'industrie musicale et ainsi ne pas perdre de vue mes véritables objectifs, c'est à dire continuer une tradition musicale dans la lignée de Stevie Ray Vaughan ou Jeff Healey, qui ont toujours joué avec leur cœur. Bien sûr, il faut aussi payer les factures, mais bon (rires) ! Je suis très reconnaissant de pouvoir faire ma musique.
En France, pas mal de fans te connaissent car tu as ouvert sur la tournée des rockeurs de Deep Purple chez nous. Est-ce qu'il s'agit des plus gros concerts que tu aies donnés à ce jour ?
P. S. : Ce sont d'excellents souvenirs. J'ai adoré jouer ces concerts car le public était très intelligent et attentif à ce que je faisais avec mon groupe. Avec Deep Purple, c'était la garantie d'avoir au moins dix mille personnes chaque soir donc ça va (rires). Mais j'ai aussi joué devant un milliard de gens par le biais de la cérémonie des Oscar et la chanson de Melissa Etheridge. Pour moi, le plus fort reste de simplement jouer, peu importe le nombre de personnes présentes, même si un public conséquent a un impact significatif sur la montée d'adrénaline.
Ta musique, par essence, est assez intense. Cela ne m'étonne pas finalement qu'il n'y ait pas pour toi une grande différence entre un show intime et cette performance des Oscar que tu rappelais...
P. S. : J'essaie toujours d'être au top. Le groupe est à 110% tous les soirs.
Sur album, tes parties de lead et tes soli sont généralement assez courts et ramassés, alors que sur scène, ces même parties peuvent parfois se prolonger dans de très longues improvisations. Les soli à tes yeux c'est un truc de live plus que quelque chose à enregistrer sur disque ?
P. S. : Bonne question. Les deux peuvent sans doute être vrais. Mes artistes préférés comme Eric Clapton ou Stevie Wonder ont toujours fait de leurs concerts une expérience à part. Leurs chansons sont présentées différemment que sur disque. Chez Jimi Hendrix, les versions live de ces morceaux faisaient parfois vingt minutes alors qu'à la base les gens connaissaient une version de trois minutes ! La situation est totalement différente sur scène. Les enjeux diffèrent aussi. Il faut être capable de jouer ce que l'on ressent sur le moment. Je ne suis pas un mec capable de recréer les versions studio de ses chansons. De toute manière, en studio, il s'agissait aussi de versions improvisées. Simplement, les attitudes et les envies ont changé entre temps. L'interaction avec le public fait naître en moi certaines choses que j'ai immédiatement envie de retranscrire dans mon jeu. Il n'y a aucune règle prédéfinie mais c'est vrai que, lorsque nous sentons que c'est la bonne chose à faire, nous nous lançons dans des versions longues de nos chansons. En gros, nous jouons un morceau et nous faisons les comptes après (rires).
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